Chez Smile, nous sommes plusieurs à être certifiés à la méthode LEGO® Seriousplay® et nous organisons régulièrement des ateliers avec nos clients. Cette approche leur permet de concevoir des systèmes temps réels en 3D pour explorer des situations et co-construire des solutions à des problématiques explorées lors de ces ateliers.
Qu’est-ce que le hard fun?
Le terme "hard fun" est un concept qui décrit une expérience,une activité ou un jeu qui peut être à la fois difficile et stimulant, mais également amusant et gratifiant. Il s'agit d'une combinaison d'effort intellectuel (ou physique, mais pas dans notre cas) intense et de plaisir, qui crée une expérience immersive et engageante.
Le "hard fun" implique de relever des défis, de résoudre des problèmes complexes ou de surmonter des obstacles tout en éprouvant du plaisir et de la satisfaction. Cela peut se produire dans différents contextes, tels que les jeux vidéo, les activités sportives, les projets créatifs, les énigmes, etc.
L'idée derrière le concept de "hard fun" est que les personnes sont motivées par des défis et des objectifs ambitieux, même s'ils nécessitent un effort important. Lorsque les individus sont suffisamment investis et intéressés par une activité, ils sont prêts à persévérer malgré les difficultés, car la gratification et le plaisir ressentis en valent la peine.
En résumé, le "hard fun" représente une expérience où le défi et le plaisir se rejoignent, créant ainsi une expérience immersive et épanouissante. C'est une manière d'aborder les activités qui combine l'effort, la satisfaction et le divertissement.
Qu’est-ce que la méthode LEGO® Seriousplay® ?
Origine
Dans les années 90, la société LEGO se retrouve confrontée à l'émergence de nouveaux modes de jeux des enfants avec l’arrivée massive des jeux vidéo. Face au besoin d’une nouvelle stratégie, le petit-fils du fondateur de la marque, à la tête de l’entreprise à l’époque, n’était pas convaincu des solutions apportées par les méthodes de réflexion stratégique classiques. Paradoxalement, le concept de LEGO repose sur l’imagination.
En parallèle, des chercheurs de l’école de commerce IMD de Losange, Johan Roos et Bart Victor, étudiaient les mauvais résultats obtenus lors de ce genre de séances de réflexion.
Tous trois se rencontrent en 1996 pour échanger autour de leur constat respectif et c’est de ces échanges que naquit une filiale indépendante de LEGO, appelée Executive Discovery. Son but était la création d’un nouveau processus créatif, utilisable en entreprise, en utilisant des briques LEGO pour des applications business. Les premiers concepts de la méthode ont été développés, mais il faudra attendre 1999 et l’arrivée de Robert Rasmussen à la tête de l’équipe de développement pour que cette dernière prenne vraiment son rythme de croisière et que la version 1.0 de la méthode ne sorte, après plus d’une vingtaine d’itérations.
Le développement de la méthode
De 2001 à 2010, seul le groupe LEGO pouvait former et certifier des facilitateurs LSP et les kits n’étaient vendus qu’à des facilitateurs certifiés. Cette méthode, dans sa version 1.0, a été ensuite ouverte et distribuée sous licence Creative Commons afin que la communauté qui s’était développée autour de celle-ci puisse continuer à la faire vivre et évoluer. C’est ainsi que The Association of Master Trainers a vu le jour, afin de développer la version 2.0 de la méthode, sortie en 2007, que nous utilisons aujourd’hui chez Smile.
Cette méthode, reconnue et enseignée, au MIT, à l’École Nationale d’Administration et à l’École normale supérieure (entre autres), tire parti du fait qu’il est aisé de manipuler un modèle en 3D plutôt que des représentations en 2D. En utilisant le “savoir par les mains”, elle permet de dépasser les limites de la mémoire à court terme. Quand on utilise ses mains pour apprendre, un processus complexe s’opère et libère une grande charge émotionnelle : les idées et les réflexions que nous construisons sont plus explicites, mais elles sont également plus faciles à comprendre et à se remémorer par la suite.
La version 2.0 de la méthode et son utilisation dans le milieu professionnel
La méthode 1.0 de la méthode, disponible sous licence creative-common maintenant, définit certains concepts de constructions stratégiques comme l’identité, la métaphore, le paysage et les grandes lignes directrices. Ces concepts permettent de montrer 3 types d'accompagnements :
- Identité en temps réel pour vous
- Stratégie en temps réel pour l’équipe
- Stratégie en temps réel pour l’entreprise
Ces accompagnements sont assez stricts, peu malléables et adaptables, à des besoins précis. Si la méthode change, l’atelier reste assez cadré.
La méthode 2.0 quand elle redéfinit et transforme la méthode LSP en un processus qui permet au facilitateur de concevoir un atelier sur-mesure pour un grand nombre d'applications et d'ateliers de durée variable. Ceci grâce à un système modulaire basé sur un processus cœur en 4 étapes et 7 techniques d’applications. La méthode 2.0 reprend donc les éléments de la version précédente, en les rendant plus flexible, modulable, ce qui permet de concevoir des ateliers sur mesure.
Comment ça marche ?
Bien que le terme même de “Seriousplay” puisse être pris pour un oxymore, le groupe LEGO® a toujours pris le jeu au sérieux. Quand bien même le jeu est généralement synonyme de plaisir, il est rarement, voire jamais, considéré comme futile.
Chez les adultes, le jeu s’inscrit souvent dans une finalité bien spécifique, ce qui n’est pas le cas chez l’enfant. Les quatres finalités de jeu chez l’adulte, que l’on exploite dans la méthode LSP sont :
- Le lien social
- L’expression des émotions
- Le développement cognitif
- La compétition constructive
Pour exploiter ces finalités, la méthode LEGO® Seriousplay® se base sur des recherches solides en sciences comportementales, particulièrement autour du récit et de la métaphore, du constructivisme et du constructivisme.
Pour résumer, on peut dire que le constructivisme se base sur le fait que nous construisons des structures de savoir à partir de nos expériences vécues. Le savoir n’est pas seulement acquis petit à petit, mais construit. En d’autres termes, il ne suffit pas de dire “voici la bonne réponse”. D’ailleurs, vous en avez sans doute déjà fait l’expérience avec des enfants. Il est parfois impossible de leur asséner une vérité. Ce ne sont pas des réceptacles vides dans lesquels on verse le savoir, mais plutôt des constructeurs de théories qui construisent et réarrangent le savoir à partir de leurs expériences du monde.
Voir les travaux de Jean Piaget, notamment l’expérience des verres d’eau
Le constructionnisme, développé par un confrère de Piaget, Seymour Papert, étend le constructivisme en ajoutant que l’apprentissage se déroule d’autant mieux quand les apprentis participent à la construction de quelque chose qui est "extérieure à eux même” comme un programme informatique, une machine, un livre, etc. Le fait de construire activement quelque chose d'extérieur à nous-même permet de mieux fixer le savoir que l’on développe. Pour Papert, lorsqu’on l’on “pense avec nos doigts", on libère des énergies créatrices, des modes de pensées et des façons de voir les choses qui, sinon, n’auraient jamais été exploitées.
En théorie
Notre cerveau étant limité dans le nombre d'informations qu’il peut traiter grâce à notre mémoire à court terme (ou mémoire de travail), la méthode LEGO® Seriousplay® permet, en utilisant les mains et la relation cerveau-main, de dépasser cette limite de traitement. C’est un peu la même chose qui se passe lors de l’apprentissage. En faisant, en utilisant nos mains, il ne s’agit plus uniquement d’apprendre des instructions ou de stocker des informations, mais une charge émotionnelle se crée et permet de fixer le savoir. Ainsi, en utilisant les briques LEGO®, nous construisons avec nos mains nos idées et nos réflexions, qui deviennent plus explicites et plus faciles à comprendre, puis à se remémorer.
La méthode permet également de mettre tout le monde au même niveau, de neutraliser la monopolisation de la parole par les leaders d’opinions et de faire participer les plus réservés. Par les techniques d’animations et de construction, c’est ensemble que le groupe va avancer, en mobilisant 100 % de l’attention des participants.
En pratique
Il n’y a pas d’atelier type, prêt à l’emploi, ou sur étagère. Chaque situation que nos clients rencontrent est unique et nécessite de préparer un filage, un plan d’atelier, sur mesure. Une planification en amont est donc indispensable, planification pendant laquelle nous, facilitateurs, concevons les scénarios d'ateliers avec plusieurs plans alternatifs. Nous jouons aussi ces plans afin d’en tester les limites au vu de nos expériences de comment peut se dérouler un atelier, afin de le perfectionner.
Pour qu’un atelier soit bénéfique et puisse se dérouler correctement, il faut compter entre un et deux jours d’atelier avec une équipe néophyte. Une équipe qui serait plus entraînée à la méthode peut réaliser des ateliers plus courts, souvent utilisés comme point de synchronisation pour éprouver un modèle au vu des derniers développements et des changements de l’entreprise et de son environnement.
La taille idéale est de huit, plus ou moins deux, personnes par facilitateur. Il n’est pas rare d’être à deux facilitateurs, même pour un petit groupe, afin de mieux capter toutes les remarques et émergences qui peuvent se réaliser pendant l’atelier.
Comment maximiser ses chances de réussite d’un atelier ?
La première chose à savoir, c’est que toute personne dans la salle de l’atelier est soit un participant, soit un facilitateur. Personne d’autre, surtout pas un “responsable” ne peut venir observer. C’est indispensable pour que tout le monde s’implique dans l’atelier. C’est également pour cela que nous n’enregistrons pas les ateliers.
Concernant les participants, comme pour un atelier de design thinking, il est préférable d’avoir une diversité des profils. Cela permet d’avoir des points de vue différents et de permettre une idéation plus riche et des remises en question plus fortes.
Il est par ailleurs important de sanctuariser un temps et un lieu pour les ateliers. Comme ils sont souvent sur une journée entière, il faut que les participants puissent se libérer de leurs obligations professionnelles, ranger leurs téléphones, leurs moyens de communications et se dédier à l’atelier. Pour faciliter cela, nous organisons fréquemment nos ateliers dans des tiers lieux à l’entreprise, afin de forcer notre cerveau à ne plus penser à tout ce travail qui peut vous attendre à l’extérieur de la salle.
Il faut également que les participants fassent confiance à la méthode afin qu’elle puisse fonctionner. Cela peut paraître un peu déstabilisant au début, de faire une confiance presque aveugle en une méthode. C’est pourquoi nous prenons toujours le temps d’expliquer les fondements scientifiques et d’insister sur les validations par des autorités de confiance en matière de savoir au début des ateliers.
Un autre point important est d’aborder l’atelier avec un état d’esprit ouvert, dans une logique de partage et de bienveillance. Nous mettons un point d’honneur à aider les participants à s’exprimer de manière positive, y compris à propos de leurs propres réalisations, et à laisser les autres parler sans les interrompre ni leur suggérer des mots ou des tournures de phrases.
Dernier point, mais non des moindres, c’est la logique de hard fun. Pour que l’atelier fonctionne bien, il convient de placer les participants dans un savant équilibre d’amusement et de travail. C’est le rôle de votre facilitateur. Maintenir les participants dans un état de “flow”.
Quels livrables pour un atelier LEGO® Seriousplay® ?
Un atelier LEGO® Seriousplay® se prépare, s’expérimente, s’explore, mais ne se déploie pas. Le principal bénéfice est la vision construite ensemble et partagée par tous les membres, et leur capacité à se rappeler, instantanément et en détail, cette expérience vécue. À la fin d’un atelier, le modèle permettra de les piloter pour la prise de décision et donc, la déclinaison en un plan détaillé, par étape au besoin. Cela ne fait pas partie des livrables.
En revanche, on ne repart pas les mains vides d’un atelier. Chez Smile, nous documentons les histoires finales en images, audio et vidéo. Nous nous assurons également de collecter le plus de vue possible du modèle, surtout dans le cas où il n’est pas conservé. Ces éléments permettent aux participants de réactiver les souvenirs de l’atelier et sont aussi de bons supports pour le partage de la connaissance.
Dans certains cas, les ateliers peuvent mener à la formulation de ce que la méthode nomme “des grandes lignes directrices''. Ces règles, sujettes à interprétation et qui ne doivent pas être vues comme des consignes strictes, permettent de guider la prise de décision.
Que puis-je explorer avec un atelier LEGO® Seriousplay® ?
Il est coutume de dire que, si vous ne pouvez pas répondre à vos questions avec des ateliers plus classiques, ou avec du design thinking, alors c’est qu’un atelier LEGO® Seriousplay® pourrait peut-être vous aider. Mais, ce n’est pas tout. Si la complexité de votre problème est le premier point à considérer, il faut également se demander si vous êtes ouvert au fait de faire émerger des réponses différentes, mais toutes valables, pour parvenir ensuite à une réponse collective.
Pour réaliser un atelier avec la méthodologie LEGO® Seriousplay®, il faut à la fois un problème complexe et un manager courageux (The Association of Master Trainers in the LEGO® Seriousplay® Method 8)
Pour faire simple, s’il n’y a pas de solution évidente, pas une seule réponse, mais que le manager admet ne pas avoir la science infuse et qu’il est prêt à tenir compte de l’avis de tous ses employés.
Quelques exemples d’ateliers LEGO® Seriousplay®:
Top down
- Développer sa stratégie d’innovation pour les 5 prochaines années
- Créer une culture d’entreprise gagnante et innovante
Cohésion
- Atelier pour une équipe de business operations
- Identité d’un département
- Intégration de nouvelles sociétés, de nouveaux collaborateurs
Développement
- Développer des scénarios pour le futur
- Développer un nouveau service, une nouvelle offre. Ex: Un chatbot, pour qui, pour quoi ?
- Quel futur pour mon organisation au regard des possibilités offertes par la digitalisation ?